Made in Chablais : Sport Léman un centre de formation dédié aux métiers du sport
Sport Léman est un centre de formation associatif, qui a pour but de favoriser la formation des éducateurs sportifs et leur insertion professionnelle dans les structures sportives du territoire.
Patrick Correia, le directeur de Sport Léman et Anita Scheil, chargée de marketing sportif au sein de la structure, nous parlent du fonctionnement du centre de formation, ainsi que des perspectives qui se dessinent pour ce secteur d’activité.
MIC : Qu’est-ce qui a déclenché la création de ce centre de formation associatif ?
Patrick Correia : “Le centre formation est né grâce à la volonté de certains acteurs économiques locaux ainsi que d'acteurs politiques et sportifs. Dès le début, la structure s’est donnée une véritable mission sociale, puisqu’elle avait pour but de former les jeunes qui ne pouvaient pas devenir joueurs de football professionnels. Sport Léman a le statut d’association, ce qui permet de péserver notre indépendance et autonomie dans notre mode de fonctionnement. Au fil des ans, nous avons développé notre offre de formations pour répondre aux besoins des structures sportives.”
MIC : Comment fait-il pour se financer ? De quels moyens disposez-vous ?
Patrick Correia : “Les inscriptions aux formations représentent notre principale source de financement. Une petite partie est issue de la collecte de la taxe d’apprentissage auprès des entreprises.”
Anita Scheil : “D’ailleurs, nous travaillons actuellement à nous rapprocher de ces entreprises, pour les informer du bien-fondé de notre mission : nous avons un taux d’insertion à l’issue du diplôme qui est de 83%. Nous participons activement au dynamisme local et le financement des entreprises nous permettra d’avoir encore plus de moyens pour former et accompagner ceux qui souhaitent travailler dans le milieu du sport.”
Patrick Correia : “Sport Léman compte 3 salariés dans l’équipe de direction et a récemment accueilli Anita qui est chargée de marketing sportif au sein de la structure. Les formateurs sont des travailleurs indépendants, qui sont acteurs et experts dans leurs domaines. Ils sont notamment sélectionnés pour leur exemplarité et leur état d’esprit. Certains sont même d’anciens apprentis, qui ont aujourd’hui les compétences pour former les professionnels de demain.”
MIC : Pourquoi Sport Léman s’est installé dans le domaine de Thénières ? Quelles sont vos infrastructures ?
Patrick Correia : “Toutes les infrastructures que nous occupons pour former nos apprentis et nos stagiaires sont louées. Que ce soit le Domaine de Thénières, les terrains de football, les salles de sport, etc… Nous souhaitons créer plus de partenariats avec des collectivités ou des entreprises du Chablais, pour mutualiser nos moyens et réduire ces frais.”
MIC : Est-ce que vous pouvez nous donner quelques chiffres sur Sport Léman ?
Patrick Correia : “Depuis 2011, 261 éducateurs ont obtenu leurs diplômes chez Sport Léman. Parmi ces diplômés, 83% sont insérés dans le sport. Au total, ce sont près de 228 structures sportives qui ont accueilli un stagiaire qui vient de chez nous. Les personnes que nous formons viennent de tous horizons : il y a beaucoup de “post-bac”, mais aussi de nombreuses réorientations professionnelles. Nos stagiaires ont entre 18 et 50 ans et ils ne sont jamais plus de 25 élèves par promotion, car nous privilégions la proximité, la pratique et l'individualisation dans la formation.”
MIC : Quelles activités sportives recrutent le plus ?
Patrick Correia : “Toutes les formations dispensées répondent à un besoin fort du “terrain”. Les clubs et les associations sportives se professionnalisent de plus en plus et cherchent des professionnels qualifiés. Par ailleurs, les sports colletifs ainsi que les activités de la forme fonctionnent très bien. Globalement, toutes les activités sportives recrutent, mais certaines plus que d’autres. Cependant, ce sont deux formations où les candidats se font rares et que nous avons du mal à ouvrir, malgré la forte demande des employeurs."
MIC : Quels défis s’imposent à votre structure cette année ?
Patrick Correia : “Personnellement, c’est ma première année en tant que directeur. Je suis à Sport Léman depuis le début, mais je dois aujourd’hui relever le défi de pérenniser et développer la structure. Nous avons aussi dû adapter notre fonctionnement durant le confinement et poursuivre l'ensemble de nos formations à distance pour préparer au mieux nos apprenants à leurs certifications.
Anita Scheil : “Nous devons aussi recruter pour la rentrée prochaine. Il faut donc faire du phoning, organiser des portes ouvertes virtuelles et communiquer en ligne pour faire connaître Sport Léman.”
Patrick Correia : “Et puis comme nous le disions au début de l’interview, nous devons trouver des financements pour nos candidats. Chaque année, plusieurs candidats ne peuvent aller au bout de leur projet, faute de financement de la formation. Et nous faire plus connaître localement, notamment pour mettre en place des partenariats avec les entreprises et les collectivités du Chablais.”
MIC : Vous organisez des portes ouvertes virtuelles. De quoi s’agit-il ?
Anita Scheil : “Nous avons décidé d’organiser des portes ouvertes virtuelles parce que les gens ont besoins d’être informés et renseignés sur Sport Léman. La manière la plus simple de procéder en ce moment, c’est de le faire à distance.”
Patrick Correia : “Les premières portes ouvertes virtuelles ont réunies une quarantaine de participants et de nombreux contacts ont été créés à cette occasion. Pour la seconde journée, nous avons prévu un temps d’échange “en direct” avec les coordinateurs des formations. Les participants pourront donc échanger directement avec nos formateurs et savoir si la formation est adaptée à leur projet professionnel.”
MIC : Quels sont les perspectives d’emploi au sein des structures sportives du territoire ?
Patrick Correia : “Quelques structures, par sécurité, préfèrent attendre avant de recruter. Mais globalement, un très grand nombre de structures vont embaucher des jeunes en contrat d'apprentissage, notamment des associations des associations sportives collectives (foot, hand, basket, rugby). La où c’est plus compliqué, c’est de créer du lien auprès des collectivités locales pour créer des emplois. Pourtant, en mutualisant les efforts avec les associations, toutes les parties prenantes sont gagnantes. Nous devons vraiment développer notre présence auprès des communes du Chablais.”
MIC : Quelles sont les perspectives, les évolutions du secteur ?
Patrick Correia : “Beaucoup de stagiaires montent leurs propres boîtes à l’issue de la formation. Économiquement, ce sont des structures viables et dynamiques. En ce qui concerne les salles de sports, nous allons voir si les clients sont prêts à revenir. Pour les associations, certaines ont perdu quelques sponsors, mais elles sont bien structurées et bien gérées : Plus d'une trentaine nous ont déjà sollicité pour embaucher un apprenti dès la rentrée prochaine.
Beaucoup de gens ont fait du sport durant le confinement et les métiers du sport vont bénéficier de cet engouement. Que ce soit en salle, en club ou dans une association, il faut des professionnels formés pour accompagner tous ces pratiquants, quel que soit leurs objectifs.”
MIC : Un dernier mot ?
Patrick Correia : “Sport Léman veut vraiment se rapprocher des forces économiques du Chablais. Les collectivités et les entreprises peuvent nous solliciter pour l’organisation d’événements sur-mesure : nous avons les capacités et le savoir-faire pour répondre à leurs demandes. Par ailleurs, nous sommes ouverts à toutes formes de partenariats avec les entreprises du Chablais.”
Directeur : Patrick Correia / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Domaine de Thénières, 74140 Ballaison
04 50 35 51 26 / http://www.sport-leman.com/